Bon, je vous ai fait attendre assez longtemps. Voici la suite de mon article 
précédent ! Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous invite à le faire tout de suite pour mieux suivre ce texte !

Donc, pour vous remettre dans le contexte, nous sommes sur le point de rencontrer la famille Québécoise qui voyage partout en Amérique du Nord à bord de leur autobus modifié, Bleu Nomade. Après une après-midi très mouvementée et remplie d’imprévus, nous réussissons enfin à mettre le pied à terre. Nous nous dirigeons enfin vers ce gros autobus scolaire bleu qui nous attend depuis déjà 4 heures dans le stationnement de la marina.

Plus nous nous rapprochons de l’autobus, plus je deviens nerveuse. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours que je rencontre d’autres filles de mon âge ! Et vous connaissez mes talents en matière de socialisation… Nous continuons à marcher vers l’autobus et j’essaie de me convaincre à nouveau que tout va bien aller : 
« Elles parlent français, il n’y a aucun problème ! En plus, tu pourras dire ton nom normalement ! Ne pense pas à ça. Aie l’air décontractée et à l’aise. Rappelle-toi ce que Thomas dit tout le temps: si tu as l’air gênée et que tu restes à l’écart, personne n’aura envie de venir vers toi. Il faut que tu aies l’air cool ! Tout va bien aller ! » 

Le temps de me dire ces derniers encouragements, nous sommes déjà rendus en face de l’autobus. En quelques secondes, la porte s’ouvre (toute seule !?) et sans m’en rendre compte, je me retrouve déjà à l’intérieur, poussé par ceux qui me suivent. Une fois que tout s’est un tout petit peu calmé et que je peux m’arrêter sans me faire marcher dessus, je lève la tête. Dès le premier regard, j’aperçois les quatre filles toutes rassemblées au fond de l’autobus. Elles ont l’air sympathiques ! Allez, je me lance, il faut que j’aie l’air aimable moi aussi :
« Salut ! »

Oups, je crois que j’ai chuchoté...! C’est moi ou mes mains tremblent ? Je me sens vraiment nerveuse. Je veux avoir l’air à l’aise le plus possible, comme Thomas me l’a dit, mais ma voix n’est pas sortie assez forte ! Par chance, les parents de Bleu Nomade, Cynthia et Éric, ne me laissent pas le temps de me sentir mal à l’aise. Ils nous saluent tout de suite et puisque je suis la première sur la file, c’est moi qui reçois la première question : 
« Toi, comment tu t’appelles ? »

Oh ! Mon cerveau cherche la meilleure façon de prononcer mon nom, comme d’habitude, mais cette fois, je me suis tellement préparée mentalement à cette rencontre que là, je suis prête. Je vais le dire ben normalement et on verra !
« Moi, c’est Charlotte ! »

Tout simplement ! Et ils ont compris ! Décidément, j’aime la langue française ! Je suis de nouveau poussée vers en avant par les autres qui essaient de se trouver une place à l’intérieur de l’autobus. Je me retrouve soudainement face aux 4 filles. Je ne sais rien sur elles, sauf qu’elles ont entre 11 ans et 17 ans. Juliette a pris de l’avance sur moi et elles ont déjà commencé à se présenter. Je sais maintenant qu’elles s’appellent Alixia, Charline, Daphné et Florane, mais je ne saurais encore dire qui est qui ! Ensuite, Juliette se présente tandis que je baisse la tête pour flatter leur chienne. Lorsque je la relève, tous les regards sont posés sur moi. Woh! Qu’est-ce que j’ai manqué?? Vu que je ne dis rien, Juliette vient à ma rescousse :
« Toi, c’est quoi ton nom ? »

Ah ! Coudon ! J’suis pas le pogo le plus dégelé d’la boîte !
« Moi ? Euh… Charlotte ! »

Voilà, première ridiculisation de la journée ! Je me dis que ce n’est pas trop grave. Un peu de ridicule, ça détend l’atmosphère. Rapidement, les parents nous envoient sur la plateforme au-dessus de l’autobus. Comme ça, nous sommes entre jeunes et les parents sont entre adultes. C’est parfait comme ça ! Et maintenant, nous faisons face à la deuxième épreuve : discuter. Eux quatre sont assis d’un côté, et nous six (Thomas est encore à la bibliothèque) sommes assis de l’autre. Vous imaginez bien le scénario : nous nous regardons, puis baissons les yeux en riant un peu gênés. Nous finalisons les présentations en disant nos âges respectifs, puis redevenons gênés. Par chance, le silence gênant ne dure qu’une dizaine de secondes, car Raphaël vient vite sauver la situation :
« Comment trouvez-vous ça de vivre dans un autobus ? »

Ah ben oui ! J’avais complètement oublié nos plans de conversations ! Comme nous l’avions prévu, cette question vient briser la glace. Celle du milieu (Charline, 15 ans) embarque beaucoup, ce qui me donne aussi l’élan ! Nous parlons durant une bonne heure avec beaucoup d’aise. C’est la première fois depuis longtemps (voir depuis toujours) que j’ai autant de plaisir et d’aise à discuter avec des gens ! Je me dis que c’est parce que c’est en français. C’est sûr que ça aide ! Je me rappelle toutes les fois où mon père m’a dit qu’un jour, j’allais rencontrer des gens de mon âge vraiment trippant et j’allais pouvoir jaser avec eux durant des heures sans jamais me tanner. Aujourd’hui, tout ça se réalise !

Au bout d’une heure, nous commençons tous à ne plus sentir nos pieds tant nous gelons. De plus, Félix, Alice et Florence commencent à trouver le temps long, donc nous allons rejoindre les adultes à l’intérieur. Ça me permet d’observer plus attentivement l’aménagement intérieur : le plancher est beau et propre, les murs sont en bois, il y a un grand comptoir et une banquette. Sans oublier qu’ils ont un frigo et une douche. Le confort est au rendez-vous ! À l’arrière, il y a les lits ; j’en reste bouche bée ! Les quatre filles ont chacun leur espace fermé avec un mur et un rideau et c’est suffisamment haut pour qu’elles puissent être assises plutôt confortablement. Wow ! C’est vraiment le genre de lit que j’aimerais avoir dans le bateau !! Et finalement, à l’avant il y a les bancs d’auto et le lit de Luna. C’est vraiment beau tout ça ! Ça a dû être tellement de travail de transformer cet autobus scolaire en maison mobile !

À 19 h, nous sortons du bus pour nous diriger vers le bateau. Mais… ah ! Attendez, il faut une photo ! OK, une photo, deux photos, plein de photos!  À 15 personnes, c’est dur de faire une photo où tout le monde regarde à la bonne place! Une fois les photos prises, les parents recommencent à discuter. Eux aussi ont l’air d’avoir trouvé des gens avec qui ils sont à l’aise! Mon père surtout, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu autant embarqué dans une conversation! Les mères, elles, parlent d’école. Ce n’est pas très surprenant, il y a beaucoup de choses à dire entre deux mères qui font l’école-maison à leurs enfants! À 19 h 45, nous nous préparons à partir pour de vrai, mais à la dernière seconde un nouveau sujet de conversation est lancé! Finalement, il fait noir lorsque nous leur disons au revoir, frigorifiés comme jamais! Avoir su qu’il ferait si froid je me serais habillée plus chaudement! Qui aurait cru que le climat pouvait être si frisquet en Californie?? Durant le chemin du retour, je ne peux plus me contrôler. Je raconte tout en détail à mon père. Cependant, je n’arrive pas à mettre des mots sur le sentiment que j’éprouve… C’est vraiment ma plus belle soirée depuis longtemps ! Nous espérons beaucoup les revoir demain, mais rien n’est totalement sûr… (Quoique dans ma tête, c’est sûr qu’on les revoit demain!)

Lorsque j’entre dans le bateau au retour de cette sortie, ma vision de celui-ci est très différente. Tout d’un coup, je trouve que nous avons vraiment beaucoup d’espace! Notre carré est gros, nous avons beaucoup d’espace de rangement, nous avons de grandes chambres… Visiter leur autobus m’a fait réaliser tout ça. Bleu nomade est clairement plus petit que Pinocchio. Le premier mesure 35 pieds, tandis que l’autre en compte 44! Leur espace intérieur est beaucoup plus petit que le nôtre, mais sur le coup, lorsque j’étais dedans, je ne le remarquais pas vraiment. C’est en entrant dans notre bateau que je réalise tout ça! Bon, ça n’empêche pas que leur espace de chambre est vraiment bien… !

Comme nous l’espérions, le lendemain une deuxième rencontre est organisée. Cette fois, les parents se rassemblent sur le bateau et les jeunes à l’autobus. Les jeunes, je parle de Raphaël, Juliette et moi, les plus petits n’ont rien à faire avec nous, alors ils restent sur le bateau, et Thomas est encore à la bibliothèque. Aujourd’hui, nous ne restons pas dans l’autobus, nous allons prendre l’air! Il y a une belle promenade sur le bord de la plage, nous allons donc marcher là. Encore une fois, la conversation va toute seule. Nous parlons de nos passions et de nos rêves pour le futur.

Au bout d’un moment, Luna nous oblige à rebrousser chemin. Nous retournons donc nous assoir dans l’autobus et continuons à discuter de tout et de rien pendant plusieurs heures. C’est intéressant de connaître les différents points de vue des gens! Pour moi qui, en général, ne parle qu’avec mon père, mon esprit est plutôt concentré sur ses points de vue, mais de découvrir ceux des autres est très pertinent aussi! Par exemple, nous parlons de nos différentes façons de manger et je découvre que les régimes alimentaires varient beaucoup d’une famille à l’autre! Juste les pommes au beurre de peanut, LA collation sur Pinocchio. Je n’aurais jamais pensé que d’autres gens puissent ne pas connaître ça! Elles nous parlent du voyage d’un an en voilier qu’elles ont fait en 2016, de leur vie avant de partir en autobus, de l’école, de la pression que ça apporte… Tout ce qu’elles nous racontent à propos de l’école et de la pression, ça devrait presque m’enlever le goût d’y aller, mais étrangement c’est tout l’effet contraire! Depuis quelques années, j’ai cette envie d’aller à l’école. Je voudrais rencontrer des gens, faire des activités parascolaires, avoir un prof qui m’aide à comprendre mes livres d’école, prendre l’autobus jusqu’à l’école et jusqu’à la maison, faire mes devoirs avec mes amies. Bref, vous voyez ce que je veux dire! Tout ce qui a rapport à l’école m’attire particulièrement et malgré leurs avertissements je n’ai qu’encore plus envie d’y aller! Si le voyage continue comme prévu, je ne connaîtrai jamais l’école secondaire. Cela me déçoit un peu étant donné que la graduation de fin de secondaire était et reste un rêve d’enfance qui ne se réalisera jamais. Moi, je vais connaître l’école aux adultes, je suppose que ça va être différent, mais ça devrait être bien pareil, non?

Après nous avoir laissé plusieurs heures rien qu’entre ados, les parents viennent nous rejoindre avec les plus jeunes. Nous continuons tout de même à discuter à l’intérieur tandis que les parents restent dehors. Les jeunes ont été avertis de ne pas déranger notre précieux temps entre ados alors ils restent aussi à l’extérieur. Ça ne les dérange pas. Ils ont plus de fun à courir dans le stationnement vide et à jouer avec Luna qu’à écouter nos discussions de grands!

Le soleil baisse doucement et la température extérieure suit la même trajectoire ! Les parents commencent à avoir froid et ils viennent nous avertir que nous devrons bientôt regagner le voilier. Au fond de moi, je suis un peu déçue. Leur compagnie est tellement agréable et je sais qu’ils partent tôt le lendemain matin. Nous ne les reverrons pas avant très longtemps… Avant de sortir, je me rappelle ce que mon père nous a demandé la veille en retournant au bateau :
« Avez-vous pris leurs coordonnées sur les réseaux sociaux ? Ça serait intéressant de rester en contact avec eux si on les revoit au Mexique ! »

Je m’empresse de prendre mon téléphone. Je ne dois pas oublier cette fois ! Nous échangeons nos Instagram et Snapchat, puis allons rejoindre les adultes à l’extérieur. La conversation est encore bien vive entre eux ! Avec les adultes autour, nous n’avons plus vraiment de jasette donc nous écoutons leurs conversations. Thomas, qui est arrivé de la bibliothèque entre temps, discute avec les pères. Les mères parlent encore d’école et d’écriture tandis que les petits continuent de courir partout. Comme la veille, il fait noir lorsque nous nous détachons de la gang de Bleu Nomade et retournons au bateau. Nous n’avons pas soupé et 21 h c’est un peu tard pour préparer un repas. Pas grave! Il y a du pain, de la mayonnaise, des œufs et des tomates. Ça fera l’affaire ! Ce soir-là, je m’endors en espérant vivement revoir la famille du Bleu nomade au Mexique pour Noël… !

 15 novembre, 2 mois plus tard

« Ils arrivent !! » crie Florence du haut de son poste d’observation.

En entendant ces paroles, mon cœur fait un bond. 

Nous sommes à San Carlos, au Mexique. Ce n’est pas Noël, mais nous allons tout de même revoir Bleu Nomade! Nous sommes arrivés dans ce mouillage hier, au moment où l’autobus franchissait la frontière des États-Unis vers le Mexique. C’est presque le coup du hasard si nous les recroisons si tôt et à cet endroit! En effet, notre point de rendez-vous, s’il avait lieu, était prévu dans le coin de Puerto Vallarta et non pas à San Carlos, petite ville juste à côté de Guaymas. Même que nous ne comptions même pas monter si haut dans la mer de Cortez! Pourtant, à la dernière minute nous avons reçu un message du chantier de carénage de San Carlos qui nous annonçait qu’il y avait désormais une place de libre pour nous dans leur cours! Notre réservation sera pour le 25 novembre. Nous avons donc 10 jours à passer en attendant la sortie de l’eau. Ça adonne tellement bien! De passer ces 10 jours avec les Bleus Nomades est la meilleure chose qui pouvait nous arriver! Mais revenons à nos moutons…
Ça doit faire 10 fois que Florence nous joue le tour, mais cette fois quelque chose dans son intonation de voix m’assure que c’est vrai. Je monte les marches en trombe et agrippe les jumelles. Ils sont encore loin, mais je reconnais tout de suite celles avec qui je suis resté en contact durant ces deux mois. Je deviens un peu nerveuse, comme d’habitude, mais tout est parfait. Dès que j’ai su que nous allions nous voir ici, je me suis mise au grand nettoyage de ma chambre. La veille, je me suis lavée ainsi que les vêtements que je prévois de porter durant nos rencontres (je n’ai pas une énorme garde-robe, j’ai tout lavé!), donc je suis prête. C’est fou comme ça peut me chambouler tout ça! Ce n’est pas comme si j’allais faire une entrevue d’embauche, je vais juste voir mes amies! En moins de deux, le zodiac accoste après Pinocchio et comme toujours, Brume prend son rôle de chien de garde très (trop) au sérieux! Même de l’attirer avec des croquettes pour qu’elle laisse les invités embarquer à bord ne fonctionne pas! Il faut dire que c’est la première fois qu’un autre chien embarque sur son territoire! En effet, ne connaissant pas la durée de leur sortie, les Bleus nomades ont jugé préférable d’amener avec eux leur chienne Luna. Pas de problème avec nous, mais… Nous n’avions pas demandé l’avis de Brume! Par chance, notre chienne n’a jamais vraiment été agressive. Elle est juste beaucoup trop curieuse et les nouveautés l’excitent au plus haut point! Nous laissons les animaux faire connaissance puis rentrons faire visiter les lieux aux filles. Bon, j’avoue que la visite n’a pas été très bien guidée, mais on ne peut pas me le reprocher! Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas fait visiter Pinocchio que j’ai oublié comment faire…!

Une fois le tour terminé, nous nous assoyons sur les banquettes, tous un peu gênés, et cherchons un sujet de conversation. Nous avons dû trouver quelque chose, car nous discutons durant une bonne heure, tellement que nous oublions presque de débarquer à terre pour faire la randonnée prévue!

Je me souviens d’un truc que mon père m’a dit lorsque nous quittions cette famille à El Granada il y a deux mois.
« Si tu restes en contact avec eux, quand on va les revoir au Mexique ça va être rendu comme tes grandes chums que tu connais depuis toujours! »

J’avais un peu de misère à le croire, surtout que j’ai un peu d’expérience dans ce domaine et nous savons tous que les relations amicales ne marchent pas toujours comme les parents le pensent. En effet, même si nous les avons sur les réseaux sociaux, c’est rare que nous restions vraiment en contact avec les gens que nous rencontrons en voyage. En plus que d’habitude, lorsque nous voyageons sur l’eau, nous n’avons pas de connexion internet très souvent, ruinant toutes possibilités de se rapprocher d’une personne en ligne! C’est resté mon avis durant quelques jours après le départ de Bleu Nomade. Et pour être honnête, ce l’était encore lorsque, quelques jours plus tard, l’une des filles de l’autobus m’a ajouté et écrit sur Snapchat. J’ai donc vite changé d’avis! Ayant la connexion sur le bateau et à toute heure de la journée, c’était rendu possible de discuter régulièrement avec elle, et donc de se rapprocher! Et comme mon père l’avait prédit, 2 mois plus tard, même si nous ne nous sommes pas revues une seule fois durant ce temps, nous sommes un peu rendues comme de grands chums qui se connaissent depuis toujours…!

Le lendemain, nous quittons la baie de la ville de San Carlos et allons rejoindre l’autobus à Playa Piedras Pintas. À cet endroit, ils peuvent stationner leur autobus jour et nuit gratuitement et nous pouvons être ancrés dans une belle petite baie calme, le tout entouré de belles plages et de plusieurs randonnées à faire! Nous ne pouvions espérer mieux !

Les 10 jours ont passé trop vite à mon goût, mais ont tout de même été mes 10 plus beaux jours ever! Tous les jours nous passions des heures avec nos amies. Nous avons parlé de centaines de sujets. Nous avons marché jusqu’au Mirador pour admirer le coucher de soleil. Nous sommes restés à terre ensemble jusqu’à la tombée de la nuit. Nous avons échangé de bons fous rires et fait des jeux sur la plage. Nous avons partagé tellement de repas que j’en ai perdu le compte. Nous avons chanté des chansons, accompagnés de Thomas à la guitare. Nous avons gelé nos vies pour aller explorer les fonds marins avec Raphaël. Nous avons monté le mont Tetakawi, la randonnée la plus périlleuse de ma vie. Nous avons même fait de l’école ensemble!

Juliette et moi avons passé toute la dernière journée à terre avec eux. Le matin, toute la famille était invitée à manger des crêpes au sirop d’érable pour déjeuner. Juliette et moi sommes restées pour dîner, puis nous avons fait un peu d’école avec eux. Ensuite, Juliette est partie en paddle avec Florane et je suis restée jouer aux cartes avec Daphné. Puis ils nous ont invitées à rester pour le souper, donc nous avons passé toute la journée dans leur famille! J’ai trouvé ça très intéressant de passer l’heure du souper avec une autre famille. Je découvre des mœurs différentes de notre famille, des sujets de conversation différents, une ambiance très différente, un humour différent, des rôles différents, des manières différentes, tout est différent, même (surtout) la nourriture! À 19 h 30, nous leur faisons nos adieux. En effet, le lendemain nous retournerons à San Carlos pour préparer le bateau pour la sortie de l’eau. Rien n’est sûr pour la suite. Notre carénage va durer 2 semaines tandis qu’eux vont continuer à descendre vers Puerto Vallarta. Notre route se sépare pas mal ici. Et, malgré que nous espérions vraiment nous revoir pour Noël, il est difficile pour le moment de prévoir si la météo sera bonne pour s’y rendre. Nous prenons donc de l’avance et faisons nos adieux.

Ces adieux auront finalement été un peu prématurés, car, ayant fait des courses pour nous dans la grande ville de Guyamas, ils ont dû revenir à San Carlos pour nous apporter les achats. Tant mieux, ça fait une belle petite dernière fois! Mon père avait dit que nous ramasserions les sacs et que nous repartirions tout de suite, que nous n’allions pas nous éterniser là.  Je n’ai pas à m’en faire avec ça, quand les adultes se mettent à parler nous avons tout notre temps! Et bien sûr, les adultes se sont mis à parler. Donc nous aussi ! On dirait que même si nous avons déjà discuté durant des heures, il y a encore et toujours des sujets à parler !

Lorsque les VRAIS adieux se font finalement, des câlins commencent à être échangés. En général, je ne suis pas très à l’aise avec les câlins, mais cette fois je participe à l’échange, car je me suis attachée à eux et je suis vraiment triste de les quitter.

Thomas dit souvent qu’il ne faut pas s’attacher émotionnellement lorsque nous voyageons, pour éviter la peine lors du départ. Je devrais peut-être l’écouter. Malgré tout, je ne regrette rien de rien. De toute façon, tant que nous avons de l’internet, nous pouvons encore nous écrire! Et puis au cas où nous ne les reverrions pas pour Noël, nous avons donné en douce à Cynthia les cadeaux que nous avions préparés pour qu’elle les donne aux filles de notre part à Noël. Comme ça, les précautions sont prises, mais tout peut encore arriver! Si vous nous suivez depuis longtemps, vous savez sans doute comment nos plans changent tout le temps. Donc, même si pour l’instant nous avons des plans, personne ne sait encore ce que l’avenir nous réserve !

(Il m’est actuellement impossible de répondre à vos commentaires sur mon article précédent ainsi que sur celui-ci. J'ai été informée qu’il y en avait quelques-uns, alors je vous en remercie tous ! Vos gentils commentaires m’encouragent vraiment à continuer d’écrire !)

 

 

 


Voici une petite vidéo montrant la randonnée au mont Tetakawi à San Carlos avec les amis du Bleu nomade! 

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  • Oui surtout n’arrête pas d’écrire Charlotte. C’est toujours de l’émotion. De l’humour, du suspens, de l’action, …. y a tout pour rendre le récit intéressant ….. même si j’ai pas tout compris le québécois 😁

  • Bravo talentueuse Charlotte , tellement bien décrit cette rencontre avec Bleu Nomade , émotion , humour et partage .

  • C’est toujours un grand plaisir de te lire Charlotte. J’adore la façon dont tu exprimes tes pensées et tes réçits bien imagés. Bravo!

  • Belle Charlotte, tu as une belle vie pas facile pour ado mais remercie tes parents pour ce périple autour du monde qui fera de toi un être humain hors du commun comme tout le reste de ta famille. Hâte de te relire.

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    About the Author

    Je voyage autour du monde avec ma famille sur le voilier Pinocchio depuis 2016. J'aime le vélo, l'écriture, la pâtisserie et la couture.
    I travel around the world with my family on sailing vessel Pinocchio since 2016. I love biking, writing, baking and sewing.

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